La guilde Arkanum-Mysteri
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Aendiz

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Message  Lokendil Mar 4 Mar - 17:39

I - Un nouveau démon à Brâkmar -

Landes de Sidimote – Temple de Rushu


L’assemblée était réunie dans la pénombre autour de l’autel. Le lieu étroit avait du mal à contenir la foule dense. Les corps serrés psalmodiaient inlassablement une série de syllabes incompréhensibles, la tête encapuchonnée, le regard tourné vers le sol.

Soudain une clameur se fit entendre du fond de la salle et la lumière tremblante des torches se fit plus forte, les flammes comme attisées par un immense appel d’air venu de nullepart. Le silence fut alors total, le temps semblait s’être arrêté. C’est à ce moment que l’ombre commença à s’avancer, d’abord de taille modeste, elle s’agrandit lentement accompagnée d’un bruit de pas sourds qui se rapprochaient de l’autel. Malgré l’espace confiné, la foule s’écarta apparemment sans difficulté pour laisser passer l’ombre, l’assemblée restait tête baissée, osant à peine respirer.

Riak finit par atteindre l’autel en se délectant du spectacle que lui offraient les fidèles terrorisés qui l’entouraient. Arrivé au bout de la salle il se retourna vers la foule l’air satisfait, son entrée était réussie. S’il n’était qu’un démon mineur, il ne comptait pas en rester là et était prêt à tout pour se faire remarquer par Rushu.

- Malsoir fidèles Brâkmariens, relevez donc la tête!

Les regards se tournèrent timidement vers l’autel sous l’invitation de la voix rauque. Le démon qui se tenait devant eux devait faire plus de deux mètres de haut, sa peau pourpre foncée luisait sous les torches, ses bras noueux se terminaient par de longues griffes écarlates et ses yeux injectés de sang dégageaient autant puissance que malignité.

- Ce soir sonne le début d’une ère nouvelle, les Brâkmariens vont enfin embrasser leur destin, le sang des ennemis de Djaul et Rushu doit recommencer à couler !

Riak attendit un moment afin d’être sûr que tout le monde le regarde et ait son attention puis il reprit son discours en parlant plus doucement.

- Mais il semble qu’un traître se cache parmi nous, l’odeur de la pourriture Bontarienne infeste ce temple…

Son regard balaya lentement la salle, puis s’arrêta sur un point précis et le pointa du doigt.

- Emparez- vous d’elle !

Deux hommes s’approchèrent de la jeune femme encapuchonnée, l’empoignèrent et l’amenèrent à Riak. Le démon la prit par les cheveux et la força à le regarder.

- Cette chienne est vendue à nos ennemis !

Il lui cracha au visage puis fit un signe de la tête à ses deux acolytes. Ces derniers la déshabillèrent pendant que Riak la maintenait fermement. Une fois nue, ils l’attachèrent sur l’autel. L’assemblée demeurait silencieuse, seuls les cris de la jeune femme résonnaient dans le temple.

Riak contempla ses fidèles tétanisés avec satisfaction.

- Rushu réclame le sang de ses ennemis !

Il sortit la dague pendue à son fourreau et la planta soudainement dans la poitrine de la jeune femme. Sa main griffue pénétra ensuite dans la chair de sa victime à l’endroit où l’arme s’était enfoncée. C’est avec une expression de plaisir qu’il lui arracha le cœur et sectionna les artères qui le reliaient encore au corps avec sa dague. Il maintint alors le cœur dans sa main et le montra aux fidèles qui restaient le souffle coupé devant la scène à laquelle ils assistaient. Le démon grogna :

- Mort aux traitres! Mort à Bonta!

Riak serra alors le cœur dans la paume de sa main, le broya et finit par jeter le bout de chair informe dans l’assemblée.

- Nous nous retrouverons bientôt fidèles Brâkmariens, je compte sur vous pour rassembler nos forces et préparer l’offensive finale contre nos ennemis. Gloire à Rushu !

La foule restait toujours pétrifiée et silencieuse devant le démon. Riak répéta alors :

- Gloire à Rushu !

C’est à l’unisson que la foule repris de plus en plus fort :

-Gloire à Rushu ! Gloire à Rushu ! Gloire à Rushu !

Quelques heures plus tard, Riak mettait en place son plan avec ses capitaines.

- Qu’est-ce donc que ces couilles molles que vous m’avez rapporté, n’ai-je donc pas de disciples plus vaillants?

- Nous avons fait ce qu’on a pu Maitre, nos effectifs diminuent sans cesse, Brâkmar se dépeuple petit à petit et les démonistes s’y font rares… Excusez-nous d’avoir ramener cette traitresse, nous ignorions tout d’elle.

Le démon eut un rictus de dégoût.

- Bande d’abrutis, j’ai pris cette femme au hasard dans la foule pour faire un exemple et les réveiller un peu. La plupart de ces guignols ne sont bons qu’à renier leurs origines pour aller faire du commerce incognito à Bonta. Il me faut de vrais guerriers !!

Riak resta pensif quelques secondes puis donna ses ordres.

- Allez donc me chercher des enfants, des âmes encore vierges que je pourrai façonner selon mon bon vouloir. Je crois qu’on ne pourra pas tirer grand-chose de nos forces actuelles. Ne me décevez pas !

Les deux capitaines acquiescèrent et s’inclinèrent alors que le démon tournait les talons et repartait l’air furieux.


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Message  Lokendil Mar 4 Mar - 17:41

II - Les nouvelles recrues -

Quelque part dans Amakna – Galeries secrètes de Riak


Au dessous de la forêt dense, des galeries creusées sur plusieurs kilomètres abritaient le quartier général secret de Riak.

A la surface, rien ne transparaissait, pas un son ne s’échappait des sous-sols, pas même les cris des dizaines d’enfants qui étaient retenus captifs en ce lieu.

Deux gardes discutaient à l’entrée des galeries, assis nonchalamment autour d’une table, une chope à la main.

- Hey Marlb Réveille-toi !

- Hum ? Je dormais pas ‘spèce de buse! R’sert moi donc de cette bière par contre, tu vois bien que ma chope est vide…

- HAHA ! Elle est pas si mal alors cette bière de Bwork hein :p


Cam saisit la chope de Marlb et la remplit.

- Mouais, surtout qu’on a rien d’autre, pas vraiment le choix…Faudra faire des réserves de chabrûlé la prochaine fois.

- Pour sûr! Mais j’préfère encore la bière de bwork à cette pisse Bontarienne qu’on a volé la semaine dernière sur le féca qu’on a agro !

- Beurk, ces poulets n’ont décidément aucun goût !

- Dommage que les chefs veuillent plus qu’on agro à l’entrée des cavernes, ça passait le temps au moins.

- Mouep, faut se faire discret qu’ils disent, on pourrait agro discrètement aussi quoi...

Des bruits sourds et réguliers venant de la surface se firent entendre.

- Encore cette écate je parie. Elle en a jamais marre de venir couper des arbres dans le coin ? Elle va finir par nous repérer si elle continue à venir fouiner ici.

- C’est sans doute elle ouep, j’comprends pas qu’elle se paye toujours un aussi gros bide avec tous les arbres qu’elle coupe à longueur de journée.


- Elle est enceinte gros nase ! Ieriz qu’elle s’appelle.... une pourriture de Bontarienne. Mais les chefs veulent pas qu’on y touche tant qu’elle menace pas de nous découvrir.

- Ils s’mettent pas à notre place les chefs, il nous faut de l’activité si on veut pouvoir rester réveillés à notre poste.


- S’pas faux ça. En plus ils veulent qu’on récupère des mioches, elle va bientôt en avoir. Sans doute plusieurs même vu la taille de sa bidoche mouhahaha !

- Ca n’empêche que malgré son ventre elle est bien roulée la p’tite écate, je m’amuserai bien avec elle !

Marlb resta pensif quelques secondes.

- Comment ils peuvent le vérifier les chefs si elle menace ou pas de nous repérer ? j’crois qu’on va pouvoir prendre un peu de bon temps Cam…

Le garde se leva de la table en rotant et ceignit son épée autour de sa taille.

- Attends! On a beau être deux, elle sait manier la hache et l’épée la p’tite xD

- T’inquiète !

Marlb sortit deux flèches de son carquois le sourire aux lèvres.

- Les pointes sont enduites d’un somnifère qui viendrait à bout d' un bouftou royal...

- Mouhahaha plus fourbe qu’un sram ce Marlb !

Les deux hommes montèrent les escaliers menant à la surface en riant toujours aux éclats.

Quelques instants plus tard, la porte dissimulée des galeries s’ouvra. Les deux gardes revinrent, leur victime inerte posée sur une dragodinde.

- Hey Marlb, t’es sûr que tu l’as pas surdosée ta flèche ?

- Non non t’inquiète, elle est pas abimée, juste endormie.


Marlb en profita pour donner une tape sur les fesses de l’écate inconsciente.

- Tu veux qu’on commence à s’amuser Cam?

- Non non, attendons qu’elle se réveille, c’est plus drôle !

- Tu as raison buvons un peu, ça m'a désseché tout ça.

Marlb attacha Ieriz à un poteau puis retourna s’asseoir à la table où sa chope l’attendait.

C'est seulement quelques heures plus tard que Ieriz émergea de son sommeil en étant prise de nausées. Elle vomit sur les pieds de Marlb qui attendait son réveil.

- Hey grosse dégueulasse, tu as sali mes chausses toutes neuves !

Ieriz lui lança un regard noir.

- Je suis un tantinet enceinte au cas où tu ne l’aurais pas remarqué et je crois que je vais pas tarder à….

L’écate sembla prise de soubresauts et une flaque d’eau apparût sur le sol.

- Et ho, non tu peux pas faire ça maintenant hein! Hooo…Cam on a un souci xD

C’est à ce moment que le chef des gardes rentra dans la salle et découvrit la scène.

Comprenant rapidement la situation, il prépara le nécessaire pour l’accouchement et fit appeler sa femme, une Brâkmarienne eniripsa.

C’est ainsi que Ieriz accoucha de deux petites filles sur une table de la salle des gardes.

Elle ne put garder ses filles, Aendiz et Liezy, que quelques instants dans ses bras, l’eniripsa lui administra rapidement un profond sédatif et elle fût enfermée dans une cellule.

Riak revint à son repère la nuit venue. Lorsqu’il apprit les évènements de la journée il était content de disposer de deux nouvelles recrues mais ne savait que faire de l’écate. Elle était connue, beaucoup de monde savait qu’elle venait régulièrement dans cette forêt et sa disparition risquait de compromettre ses plans. Il décida donc de s’occuper de son cas différemment.

Il rentra dans la geôle où elle était détenue. Personne ne sait exactement ce qu’il lui fit. Les cris de Ieriz retentirent pendant de longues minutes dans la caverne puis le silence revint.

Lorsque Riak ressortit de la cellule, il se contenta de donner un ordre:

- Vous pouvez la libérer dans la forêt, elle ne nous posera plus de souci.

Les deux gardes remirent Ieriz sur sa dragodinde et la laissèrent inconsciente au cœur de la forêt à plusieurs kilomètres de l’entrée des galeries.


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Message  Lokendil Mar 4 Mar - 17:41

III - Drôle de croissance -

Quelque part dans Amakna – Galeries secrètes de Riak

Les deux filles de Ieriz furent mises avec les autres nourrissons et enfants volés par les hommes de Riak. Personne ne comprenait vraiment ce que le démon voulait en faire, ils ne pourraient pas être des guerriers accomplis avant de longues années. Un soir, un ordre vint de Riak, tous les captifs devaient être amenés à Brâkmar.

Ce furent une cinquantaine d’enfants qui pénétrèrent à l’aube dans la cité d’ombre et de feu pour aller dans une maison spécialement aménagée contenant des sortes de grands bassins de boue.

Le capitaine avait reçu des ordres précis, tous les enfants devaient être immergés dans le liquide visqueux et y rester pendant une semaine. Ils furent donc un à un plongés dans les vasques, le liquide semblait attirer les enfants vers le fond, la tête entièrement engloutie.

Une semaine plus tard, le capitaine revint chercher les enfants conformément aux ordres de Riak. La maison était silencieuse, il s’approcha du levier qui commandait le vidage des vasques et l’actionna.

Honnêtement, il ne s’attendait à retrouver que des cadavres, mais c’est avec surprise qu’il constata que c’était cinquante jeunes adultes qui étaient là, respirant faiblement mais en vie.

C’est ainsi que Riak comptait donc créer son armée. Un camp d’entrainement fut établit dans les landes de Sidimote. Douze grands guerriers brâkmariens, disciples de chacun des dieux, vinrent entrainer les nouvelles recrues afin qu’elles trouvent leur voie.

Aendiz et Liezy s’entrainaient souvent ensemble. Le capitaine leur avait laissé les noms que leur mère leur avait donné. Il leur avait aussi révélé qu’elles étaient sœurs mais il leur avait caché leurs origines.

Liezy se lia d’amitié avec le disciple Pandawa du camp et les discussions bien arrosées qu’ils eurent ensemble lui firent tout naturellement choisir la voie de Pandawa.

Quant à Aendiz, elle était fascinée par la compassion qu’éprouvait la disciple Sacrieur qui lui parlait souvent de sa déesse. Aendiz ne supportait pas de voir les autres souffrir et pouvait faire preuve d’une colère vengeresse impressionnante. Elle choisit de suivre la voie de la déesse Sacrieur.

Riak, vint dans le camp au bout de deux mois afin de suivre l’évolution de ses protégés. Il commença par défier un jeune iop réputé meilleur élément du groupe pour vérifier la qualité de l’entrainement qu’il avait suivi.

Le iop s’approcha de Riak et tenta de l’atteindre avec son épée. Riak esquiva facilement ses coups d’épée.

- Est-ce donc vraiment tout ce que tu sais faire ? Ne me dis pas que tu es le meilleur d’entre eux...

Le iop grogna et essaya encore de frapper le démon mais en vain, finalement il pria son dieu et tenta d’abattre sa colère sur Riak…mais il échoua là aussi.

Le démon regarda le iop avec mépris.

- Je crois que je me suis lourdement trompé ici, vous n’êtes que des insectes!

Riak se plaça rapidement derrière le iop et lui trancha la tête avec son épée.

- Je ne vous ai pas fait venir ici pour vous reposer ou prier vos dieux en croyant en leur toute puissance!

Son regard se posa alors sur les douze instructeurs.

- Vous!

Riak se dirigea vers chacun des maitres afin de les défier. Il les tua tous un par un. Il se retourna ensuite vers ses 49 disciples.

- Je me charge dorénavant de vous ramener de vrais instructeurs, soyez des guerriers forts, je ne supporte pas la faiblesse…

Bien que les douzes maitres semblaient plus liés à leur dieu qu'à Rushu, Riak venait de commettre une erreur en les tuant devant leurs disciples. Toute la force de sa nouvelle armée venait du fait qu’il s’agissait de guerriers sans racines, sans aucune connaissance du monde extérieur. Le démon avait pu les modeler comme il le souhaitait mais il les avait laissé créer des liens étroits avec leurs douze maîtres. En les tuant sous leurs yeux il venait de leur donner une raison pour réfléchir, une raison pour douter, une raison pour trahir.

Trois nouveaux instructeurs démonistes arrivèrent le lendemain. L’entrainement devint beaucoup plus dur et intense à partir de ce moment.

Si la majorité des 49 apprentis obéissaient aveuglément à Riak, une petite faction de 7 d’entre eux dont faisaient parti Aendiz et Liezy avaient très mal vécu les assassinats commis par Riak qu’ils considéraient comme profondément injustes. Ils restaient à l’affût d’une brèche qui pourrait leur permettre de fuir du camp, de découvrir ce monde dont leurs maitres leur avaient donné un aperçu. Le règne par la terreur de Riak venait de trouver ses limites.

Un mois plus tard, Riak revint au camp. Il réunit tout le monde afin de donner ses ordres pour la première mission de sa nouvelle armée.

- Mes fidèles, mes instructeurs m’ont dit que vous vous étiez entrainé durement ces derniers temps. Je vous considère donc prêts à accomplir votre première mission. Vous serez mon armée, la main de Rushu, vous répondrez au nom de Scorbutes Pourpres.

Tout le monde était attentif dans l’auditoire en se demandant de quelle mission il pouvait bien s’agir, certains dont Aendiz et Liezy craignaient le pire.

- Nous avons besoin de montures afin de traquer nos ennemis. Les éleveurs de la montagne des Koalaks ont de très bonnes dragodindes. Mais la plupart d’entre eux refusent de nous vendre leurs meilleures bêtes, préférant les garder pour leur guilde ou bien pour négocier avec des Bontariens.

Certains Scorbutes Pourpres crièrent alors « A mort les éleveurs ! »

- Puisqu’ils ne veulent que nous laisser les miettes, nous allons donc nous servir nous-mêmes et faire un raid sur le village des éleveurs ! N’hésitez pas à tuer ces chiens qui préfèrent vendre à Bonta et surtout ramenez moi de bonnes montures!


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Message  Lokendil Mar 4 Mar - 17:42

IV – Evasion -

Montagne des Koalaks - Village des Eleveurs


Les 49 apprentis assassins étaient réunis dans la brume un peu au sud du village des éleveurs. Ils étaient encadrés par les deux capitaines de Riak ainsi que vingt autres de ses hommes. De toute évidence, Riak croyait sa nouvelle armée capable d’accomplir cette mission mais ne plaçait pas pour autant une confiance aveugle en elle.

La faction rebelle des Scorbutes Pourpres, composée de 7 membres, avait établit un plan. Ils profiteraient de la confusion du début de la bataille qui devait se passer au matin alors que les brumes de l’aube ne s’étaient pas encore dissipées. Ils prendraient la fuite en montant sur les premières dragodindes libérées et partiraient rapidement vers le nord en se séparant si nécessaire pour semer plus facilement les poursuivants.

Aendiz et Liezy étaient allongées au sol, cachées dans les hautes herbes, dans l’attente de l’ordre d’attaque.

- Liezy, quoiqu’il arrive suis-moi ! Nous réussiront bien à nous échapper de leurs griffes. Je ne pense pas que le monde extérieur soit aussi noir que ce qu’ils nous ont laissé entendre.

- J’en suis persuadée Aendiz, mon Maitre Pandawan m’a même laissé entendre que des lieux magnifiques où l’on peut vivre paisiblement se trouvent à l’Est de ce continent.

- Nous y irons un jour sœurette, je t’en donne ma parole.

Un bruit de sifflet légèrement différent du son d’un saut sifflard retentit. C’était le signal d’attaque. Les 49 s’avancèrent sans bruit dans les herbes, s’approchant lentement des enclos. Ceux qui constituaient l’avant-garde repérèrent rapidement les premiers éleveurs occupés à nourrir leurs dragodindes, ils s’infiltrèrent dans leur dos et les égorgèrent.

Le reste des troupes pouvait continuait à pénétrer plus profondément dans le village.

Soudain, une corne retentit dans la vallée, ils étaient repérés. Il fallait se dépêcher, l’alerte allait déclencher des demandes de secours aux membres des guildes qui possédaient les enclos. Le combat commença donc, l’effet de surprise fût décisif, les villageois étaient encore en tenue d’élevage ou d’entrainement. La victoire semblait d’ores et déjà acquise.

Aendiz et Liezy virent un enclos isolé avec quatre dragodindes déjà harnachées prêtes à être montées. Les corps de deux éleveurs gisaient à coté.

- Allons-y, notre liberté est au bout du chemin !

Les deux sœurs accompagnées de deux autres rebelles montèrent sur les montures et les lancèrent au galop.



*** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** ***

Les capitaines, installés sur une butte dominant le village et munis de longues vues, observaient le déroulement du combat. C’est avec satisfaction qu’ils constatèrent à quel point le combat était déséquilibré en faveur de leurs troupes. C’était ni plus ni moins un massacre.

L’un d’entre eux remarqua alors quelque chose de bizarre.

- Hey, regarde un peu ça ! Ces quatre cavaliers qui s’éloignent…

- Sans doute des éleveurs qui prennent la fuite.

- On a du mal à discerner dans la brume….mais….ces silhouettes me disent quelque chose. Regarde le cavalier de tête, ne serais-ce pas la sacrieuse toujours habillée d’opaline ?

- Hum ? Possible, envoyons des hommes nous en assurer.


*** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** ***


Les quatre rebelles continuaient leur chevauchée vers le nord. Ils pénétrèrent dans la région des lacs enchantés. Liezy arrêta sa monture.

- Le chemin devient plus sinueux avec des recoins où l’on peut nous bloquer. On continue par là ?

- Oui Liezy, en continuant vers le nord on arrivera dans la forêt des Abraknydes, d’après ce que je sais il nous sera beaucoup plus facile de nous y cacher.

- Allons-y !

Ils eurent à peine le temps de repartir que quatre flèches vinrent se planter dans le sol à quelques mètres derrière eux. Un regard en arrière leur indiqua qu’ils étaient poursuivis par six gardes.

Ils purent continuer à fuir pendant quelques kilomètres lorsqu’ils virent deux autres cavaliers fondre sur eux par le nord. Ils étaient coincés entre deux lacs sans solution de repli.

Aendiz prit alors une décision.

- On fonce droit devant, je m’occupe des deux cavaliers, je suis la plus résistante de nous quatre. On se retrouve dans la forêt, galopez droit vers le nord sans vous arrêter !

- Mais sœurette…

- On se retrouve dans la forêt Liezy.


Aendiz avança à bride abattue sur les deux cavaliers et les percuta de plein fouet. Elle fût violement projetée à terre mais eut le temps de voir sa sœur et ses deux amis passer juste derrière elle et fuir vers le nord.

- Bon au moins ça.

Elle se releva, prête à en découdre avec les deux gardes qui lui faisaient face lorsqu’elle sentit une douleur aigue dans le dos.

- Han?

Son sang ruisselait sur l’arrière de ses cuisses, elle sentit alors une seconde flèche la frapper dans le dos. Elle tomba à la renverse sur le sol, couchée sur le ventre, face contre terre. Incompréhensiblement, la douleur s’estompa d’un coup et elle commença à se sentir de plus en plus légère.

Le garde qui avait décoché les flèches s’approcha :

- Hey non reste là ! Raaa elle libère son âme !

Un autre cavalier arriva à son tour.

- Je sais où elle va, n’aie crainte elle ne nous échappera pas.

- D’accord pour elle, mais pour les trois autres ?

- Ils sont déjà trop loin…


- Bon occupons-nous au moins d’elle, Riak ne nous pardonnera pas si l’on revient bredouille.


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Message  Lokendil Mar 4 Mar - 17:43

V - Une famille -

Montagne des Koalaks – Cimetière Primitif

Aendiz se sentait flotter dans les airs, elle ne reconnaissait plus le paysage qui l’entourait. Ce lieu était lugubre, il avait tout l’air…l’air d’un cimetière en fait !!

Son instinct lui dit de flotter en direction du nord, c’est ce qu’elle fît.



*** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** ***

Le groupe de trois aventuriers avançait d’une démarche lasse dans le cimetière.

- Ca fait bien quatre heures qu’on chasse et tout ça pour quoi ? Un malheureux boomerang de Maître Koalak ! Tonton, tu perds la main je crois…

- Je t’ai déjà dit que le climat humide de ce lieu me donnait des rhumatismes, mais non, comme un iop stupide et têtu tu t’entêtes à toujours revenir ici.


- Ya que toi qui en a marre d’être ici. On est des chasseurs Tonton, et ça marche plûtot bien…enfin quand tu gagatises pas.

- Mouais…des chasseurs…mais tu fais que ça chasser, faut savoir s’arrêter, prendre son temps aussi! Tu as même pas été foutu de t’occuper de ta femme, résultat il lui est arrivé un problème loin de toi et depuis elle a été frappée d’une étrange amnésie...


- C’est un coup bas ça Tonton…Ne me parle plus de Ieriz…D'autant plus venant de toi, je te trouvais plutôt bizarre avec elle ces derniers temps…

L’eniripsa, jusque là silencieuse, les interrompit.

- Bon ça suffit maintenant ! C’est pas ça qui va résoudre nos problèmes. Si on veut pouvoir m’acheter ce magnifique talisman en vente à Bonta, va falloir scalper ces maudites bestioles.

-Tssss, m’aurait étonné tiens.

Le iop s’arrêta un instant en regardant vers le nord.

- Je rêve ou je vois une agression de Brâkmariens à coté du phœnix ?

- Ah oui tiens, de jolies petites ailes rouges, ils sont à trois contre un! Ils agressent un Amaknéen, bizarre.

Les yeux du iop se plissèrent et un sourire découvrit ses dents.

- Mouhahaha je crois qu’on a notre petite récréation de la matinée les loulous.

*** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** ***



Après avoir erré pendant un long moment dans le cimetière, Aendiz vit un oiseau de feu qui semblait l’appeler. Elle flotta lentement afin de le toucher. Au contact de l’oiseau, une chaleur bienfaisante parcouru sa main et se répandit dans le reste de son corps. Ses bras, ses jambes se matérialisèrent, ces blessures avaient disparues.

Mais une fois cette première vague de bien-être passée, elle sentit ses jambes défaillir sous le poids de son corps et c’est une grande sensation de faiblesse et de fatigue qui l’emplit. Elle tomba à genoux au pied du phœnix.

- Haha, ça fait toujours ça petite Sacrieuse !

Le garde se tenait debout devant elle accompagné de deux compères.

- Je suppose que tu sais que Riak ne te laissera jamais partir. Ton âme lui appartient, il la dévorera et le phœnix ne te sera alors d’aucune utilité.

Aendiz avait un peu récupéré, elle pourrait peut-être esquiver une attaque et vaincre un des gardes mais certainement pas venir à bout des trois.

- Soit, finissons-en alors !

Le garde sortit son épée de son fourreau et fondit sur la sacrieuse toujours à terre. Aendiz, tenta de sauter pour esquiver l’attaque du garde mais ses jambes refusèrent de la soutenir. C’est alors que des éclairs semblant venir du ciel s’abattirent sur le garde, il fut foudroyé sur place et tomba raide mort à terre, un filet de bave coulant sur sa joue.

Le responsable de cette attaque céleste était semble-t-il une espèce de grand iop qui hurlait les yeux injectés de sang. Une dague dans chaque main, il courait à présent vers le second garde. Ce dernier voulu lever son épée pour frapper le iop mais il se retrouva avec une dague plantée dans la gorge avant d’avoir pu esquisser le moindre mouvement.

Mais le iop s’était trop précipité et avait tourné le dos au troisième garde qui voulu en profiter pour lui planter son épée entre les omoplates. Heureusement pour le iop le garde fût stoppé net, enseveli sous une montagne de pièces d’or sorties de nulle part. Lorsqu’il put enfin sortir sa tête du monticule de pièces, un coup de pelle donné par un vieillard hargneux lui fracassa le crâne.

L’eniripsa se pencha alors sur la jeune Sacrieuse et lui murmura d’étranges mots à l’oreille. Aendiz sentit à nouveau l’énergie affluer dans son corps.

- Merci à vous trois mais… qui êtes-vous?

La sacrieuse avait appris à devenir méfiante au cours de son existence courte mais déjà remplie de multiples dangers. Mais le visage du iop lui paraissait néanmoins étrangement familier.

- De rien jeune sacrieuse, ça tombait bien, nous avions besoin de nous dégourdir un peu! Je me nomme Lokendil, voici mon oncle Lagiro et ma cousine Lianka. Et toi, comment te nommes-tu donc ?

- Je m’appelle Aendiz.

Le iop devint livide en entendant le nom.

- Non…cela ne se peut.

- Heu…et bien c’est bel et bien mon nom pourtant.

- NON ! Aendiz, si elle est en en vie, n’est encore qu’une jeune enfant.

La jeune sacrieuse resta silencieuse, ne comprenant pas ce qu’il était en train de se passer.

Lianka observa attentivement Aendiz et la fixa droit dans les yeux, puis elle s’éloigna.

- Loki, vient par là s’il te plait.

- Hum ?


Le iop se mit à l’écart avec Lianka.

- Loki, tu l’as bien regardée ?

- De quoi parles-tu donc ?

- Son regard, tu l’as vu ? Ses pommettes? Son front, son sourire ?


Le iop regarda à son tour attentivement le visage de la jeune femme. Elle semblait gênée en sentant qu’on parlait d'elle tout en l'observant.

- Loki, je ne peux l’expliquer, mais je peux t’assurer qu’elle ne ment pas. C’est bel et bien Aendiz. C’est…c'est ta fille.

Un mélange de confusion et de joie immense parcouru le iop. Il s’approcha de la sacrieuse et s’assit à ses cotés.

- Aendiz…

- Oui ? Que se passe-t-il ? Je n’y comprends rien, je vois bien que mon nom sème le trouble mais pourquoi ?


- Aendiz, que sais-tu de ta famille ?

- Et bien...absolument rien. J’ai été élevée à Brâkmar mais je n’ai aucun souvenir de mon enfance à vrai dire. Tout ce dont je me souviens c’est d’avoir passé ces derniers mois dans un camp d’entrainement dans les Landes de Sidimote avec ma sœur Liezy.

Au son de cet autre nom, un frisson glacial traversa le iop.

- Aendiz, je ne sais pas par quel sortilège cela se peut mais si tu n’as aucun souvenir de ton enfance, c’est tout simplement par ce que tu n’en as pas eu, tu as un âge de 5 mois tout au plus. On t’a volé ton enfance. Je le sais car…tu es ma fille.

Le iop fixa un instant sa fille qui restait immobile, le souffle coupé. Il reprit:

- Ta mère se nomme Ieriz, une écaflipette Bontarienne. Tout ce que je peux te dire c’est qu’elle a disparu il y a quelques mois alors qu’elle était enceinte de toi et ta sœur. Lorsqu’elle est réapparue il y quelques temps, elle n’avait plus aucun souvenir, ni de vous ni de moi. J'ai consulté les meilleurs guerisseurs et alchimistes de Bonta, en vain. Je n’ai jamais su ce qui lui était arrivé ni réussi à trouver d’explication concernant son amnésie. Finalement nous avons divorcé.

La jeune sacrieuse devint livide, elle sentait sa tête tourner et ses forces s’évaporer mais ses yeux brillaient d’une flamme qu’elle n’avait encore jamais connue. Elle observa le iop, elle ne savait pourquoi mais elle était persuadée qu’il disait la vérité.

- Pourrais-je la voir?

- Bien sûr. Mais je te préviens, elle risque fort de ne pas se souvenir de toi.

Le iop eut du mal à supporter l’expression de déception sur le visage de sa fille. Il lui sourit.

- Mais ta mère est forte, qui sait, peut-être retrouvera-t-elle un jour la mémoire? En tout cas, je t’invite à rester avec nous, nous sommes ta famille. Bienvenue à la maison Aendiz.
Lokendil
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